Féminicide ( violences physiques)

Il y a eu le temps de l’amour, le rouge de la passion qui peu à peu a bleui, s’est grisé. Si belle aux premières amours, son visage tuméfié a perdu peu à peu sa lumière. Du collier de perles, il lui a imposé le bandeau de cuir, symbole d’un bon dressage puis le collier en or « fil de fer barbelé ». Son cadeau ultime, les empreintes de ses pouces sur son cou gracile pour une dernière étreinte. Il avait de l’allure, son pâtre, des yeux verts et bleus comme un océan mouvant. Les couleurs de l’amour ont fané, celles de l’hiver se sont imposées rapidement. Son visage a révélé peu à peu son âme perfide, tel le portrait de Dorian Gray ! Ses yeux se sont injectés de sang, ses lèvres sont devenues rictus : il aimait son reflet satanique que lui renvoyait le miroir. Il était le maître. Sénin.

Féminicide
(Interprétation par LUI)
Il a eu le coup de foudre pour ELLE, un seul regard elle était à lui. Il a senti ! Il la sentait dans sa peau, son sexe réagissait. Il en ferait sa proie, son bien, sa chose. Il serait son Pygmalion, par amour, pour son bien à ELLE, pour toujours. Elle lui appartenait. Il serait son maître, son amant, son frère. Pour ELLE ! Il sera sa patrie, son monde, son univers. ELLE doit être à lui, rien qu’à lui !
Les coups pour qu’ELLE comprenne qu’il l’aime ! ELLE subit, accepte, LUI est son maître. Il se savait beau mâle, performant mais il avait tant d’amour à recevoir, peu à donner.
ELLE n’a pas compris, ni obéi, cette garce qui l’a trahi. Il faut qu’elle paie, qu’elle comprenne qu’il est son phare, qu’il éclaire sa vie, qu’il est sa lumière. Que laide elle est devenue, mais il l’aime encore.
Un jour, sous les coups, ELLE a résisté : elle lui échappait parce qu’elle ne baissait plus son regard et ne geignait plus. Elle le défiait, l’affrontait, arrogante. Elle était libre.
Le reflet de ses iris lui renvoyait son âme pitoyable. Il l’a étranglée, elle le méritait. IL a bien fait. En toute légitimité. ELLE était à LUI.
Son bien, sa chose, son exutoire.
Sénin